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Channel: Commentaires sur : Comment créer de toute pièce un déficit de scientificité en donnant une leçon d’épistémologie
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Par : anonyme

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J’ai lu votre billet avec attention ainsi que l’ouvrage en question sur la cumulativité. J’interprète votre propos ainsi : d’abord, vous n’êtes pas fan du discours épistémologique en général ; ensuite, un tel discours ne se prête pas à la conjoncture politique actuelle. Vous dites vous-même que c’est cette conjoncture qui permet de lire ce numéro d’enquête comme une tentative de sélection de ce qui doit être retenu ou pas, en gros, par les réformes en cours, et que le décalage éditorial prête à malentendu. Dans ce cas, quel aurait été votre propos s’il n’y avait pas eu ces réformes ? Votre jugement aurait-il été plus clément ?
Parce que personnellement, je n’ai jamais pensé faire ce lien que vous semblez faire entre la question scientifique et la question politique. Du coup, j’ai trouvé ce numéro d’enquête plutôt stimulant. Je comprends bien que le discours épistémologique puisse être agaçant pour quelqu’un qui part du terrain, mais votre désaccord avec ce discours n’est-il pas trop tranché ? Je rappelle que la question du numéro d’Enquête est sur la cumulativité, pas sur la créativité sociologique. On pourrait très bien imaginer que cohabite un discours épistémologique sur la cumulativité avec des approches « créatrices », pour l’instant non cumulatives, mais dont on pourrait à long terme dégager une cumulativité, et c’est là que le discours épistémologique prendrait le relais. En quoi le numéro d’Enquête exclut-il cela ? En tout cas, si l’on en reste au niveau scientifique ; mais précisément, je n’arrive pas à faire tri (!) entre ce que vous voulez dire sur les réformes en cours et ce que vous voulez dire sur la sociologie (même si je reconnais que les deux sont liés, je ne suis pas naïf !)
Après, sur le fait que Le nouvel esprit du capitalisme n’est pas critique, j’ai des doutes ; il me semble que les auteurs eux-mêmes le revendiquent, mais bon ; et sur le fait qu’il existe une posture critique de droite, j’ai trouvé cela plutôt rafraichissant. Le problème est là : si l’on accepte une posture critique de gauche, il faut bien accepter une critique sociale de droite, cohérence oblige… et comme je suis de gauche et que je ne veux pas de cette critique sociale de droite, je préfère à tout prendre un discours épistémologique !
Je ne comprends pas bien la référence à Sokal, mais ça, ça doit être parce je suis plutôt d’accord avec Sokal… ou que je ne suis pas assez au courant des courants politiques qui traversent la sociologie…
Une autre question, la phrase suivante n’est-elle pas un discours épistémologique, inattentive à certains secteurs (pas les vôtres) des sciences sociales contemporaines ? « Car l’insatisfaction du théoricien qui ne voit pas venir une nouvelle théorie générale qui fasse l’accord entre les sociologues est parfaitement contradictoire avec l’idée d’ajustement et de précision dans les langages de description, les modèles et les ontologies ! ». Et comment faites-vous, sans discours épistémologique, pour savoir quels sont « les secteurs les plus dynamiques des sciences sociales contemporaines » ?
J’abrège ici, ça ferait trop long, mais je voudrais ajouter que votre billet m’a plu et m’a bien remué les méninges… même si finalement je n’adhère pas à tout…
Je poste en tant qu’anonyme, mes excuses (un peu trop jeune pour avoir le courage de mettre mon nom)


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